Hier soir l'heure du coucher était pour une fois assez tôt. Ce matin, il est de bon ton de se lever pour assister à la prière des moines.

Dormir à Koya San permet de mieux comprendre la vie de ces temples que je visite depuis bientôt une semaine. Loin de pouvoir prétendre "vivre" comme les moines pour une nuit, on peut du moins observer et comprendre. (Enfin ça c'est si on oublie le groupe de français qui séjourne en même temps que moi et qui ne fait que râler, dire qu'il fait froid et réclamer du café..)

La prière du matin a lieu dans une grande salle. J'avais déjà observé des rituels en visitant les temples mais jamais dans leur intégrité. C'est tout simplement beau ces voix qui s'élèvent au milieu des volutes d'encens.

Le petit déjeuner est servi dans la même salle que le diner de la veille. C'est toujours aussi bon. Ce petit tofu local dont les moines semblent avoir le secret est un délice.

Je file rapidement après (ce qui me permet par ailleurs de semer les français), car il me reste beaucoup à voir.

Le temple du centre (Kongobu-ji), est connu pour son jardin zen, le plus grand du Japon. Il représente deux dragons (avec un peu d'imagination..).

Le temple lui même se visite. Une des pièces raconte l'histoire du moine Kobo Daishi, dit "Kukai", qui a fondé la secte bouddhiste Shingon, et s'est établi à Koya San. La légende veut que les anciens dieux des montagnes l'aient guidé via deux messagers (un chien blanc et un chien noir) pour trouver l'endroit idéal sur le mont.

Traversant la route, on tombe sur le Danjo Daran, qui compte plusieurs édifices. J'entre dans le Kondo (grand temple rouge vermillon), où un bouddha médecin siège avec une imposante douceur.

Les abords des sanctuaires voient leurs érables rougir.

Je retourne au cimetière d'Okunoin que j'ai vu un peu rapidement hier soir.

En chemin j'achète de petits gâteaux remplis de haricots sucrés. C'est à tomber par terre.

Le cimetière est différent en pleine journée. Le coté mystérieux se lève et laisse place à une sorte de quiétude bienveillante. Le soleil commence à poindre timidement et illumine les arbres et les stèles du chemin.

Les statues à l'entrée de la terre sacrée sont à cette heure-ci mises à contribution par la pèlerins. On les asperge d'eau en priant pour ses défunts.

Retour à la ville où je rachète des gâteaux pour la route, et mange un morceau sur place avant le loooong périple qui m'attend. Je vais à Hakone, la région des lacs et des sources d'eau chaude au Sud de Tokyo.

Si je compte bien cela veut dire 2 bus et.. 5 trains. Je loupe de peu le dernier bus et Hakone.. ça monte.

Je finis cette page avant d'aller me jeter dans le Onsen de mon auberge pour ne plus en bouger pendant au moins 24h.